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184 YSEYOLODE ANDREEWITCH VSEVOLOJSKY, 1769 — 1856, capitaine de cavalerie de la Garde en retraite, vice - gouverneur d’Astrakhan, chambellan actuel, etait fils du voievode de Penza, conseiller de cour, qui perit brule dans sa maison en se defendant contre les bandes de Pougatcheff, et de Marie Iva-nowna Netchaeff. Possesseur d’une fortune colossale qu’il tenait en partie de son oncle, le senateur Vsevolode Alexeewitch Vsevolojsky (-j- 1796), et qu’il avait encore accrue par son mariage avec Elisabeth Nikititchna Beketoff, ce Cresus petersbourgeois etait considere comme un des premiers richards de Russie: ses celebres usines metallurgiques de l’Oural, forges et fonderies de cuivre et de fonte, ses sauneries et ses pecheries, ses mines d’or de Yerkhotourie lui donnaient un revenu annuel de plus d’un million de roubles. D’une activite et d’une energie extraordinaires, il fut le premier a avoir des bateaux a vapeur sur le Volga, et fit le premier sur l’un d’eux le voyage de ses usines a Kazan; ce fut egalement lui qui inaugura le travail du fer par le procede anglais, l’exploitation du charbon de terre dans l’Oural et la mise en ?uvre des sables auriferes de la Sosva. Dans la suite, il fit le raffinage du sucre de betteraves a sa villa d’Okhta, et se flattait de ne pas consommer une livre de sucre etranger. Lorsque fut fondee a Petersbourg la compagnie du gaz, peu apres 1850, il ouvrit a Riabovo une fonderie qui fournit des tuyaux a moitie prix de ceux d’Angleterre. Il avait achete Riabovo au grand maitre de police Ertel, et l’avait paye plusieurs millions de roubles; les bois furent nettoyes et transformes en parc, et il y perca plus de 25 verstes de routes. Ses serres etaient renommees pour leurs especes rares, et, au Jour de l’An, il en envoyait regulierement des fruits a l’imperatrice sur un plateau d’or massif. Sa maison, un magnifique palais qui s’elevait au milieu d’un vaste parc a la francaise. aux allees soignees, avec des canaux, des fontaines et des kiosques aux formes ingenieuses, etait a deux etages et contenait cent soixante pieces. Le jour de sa fete, il reunissait plus de cinq cents invites, qu’il logeait dans un ,,hotel“ comportant deux corps de batiment, et ou chacun trouvait identiquement ses aises de chez soi; la fete durait trois jours. Il donnait des diners renommes, et. meme les jours ordinaires, il avait souvent cent convives a sa table. Les menus etaient assaisonnes de calembours et de pointes gastronomiques; on mangeait en plein decembre des fraises fraiches, ou de l’esturgeon venu de l’Oural en poste, et servi tel quel dans sa marmite par quatre marmitons en blanc. Il y avait toute une troupe de serfs musiciens, acteurs et chanteurs, et plus de quatre cents domestiques. Les comedies et les pieces de ce theatre de serfs etaient specialement ecrites par les dramaturges Khmelnitzky, Th. Glinka, le prince Chakhowskoi et Kryloff lui-meme; Verslowsky faisait la musique des couplets composes par Miatleff, et la guitare etait tenue par le celebre virtuose Aksenoff. Le spectacle se terminait ordinairement par un „prologue“, joue par les parents et invites en l’honneur du maitre de la maison; une animation particuliere presidait toujours a l’execution de toute espece de charades, devinettes, calembours, homonymes, logogriphes, anagrammes, etc., et, le jour de la fete, on organisait dans toute la maison une „foire“, ou des types russes et de toute sorte d’allogenes circulaient au milieu de boutiques garnies de marchandises et porlant des enseignes ingenieuses. Tout se faisait avec le concours particulierement actif du fils de la maison, Nikita, repute dans son temps comme gastronome et amateur de calembours et de jeux d’esprit - Les celebrites artistiques de l’epoque etaient egalement des invites habituels : Bossi, Dawe, Desarnod, et plus tard Tropinine, perpetuerent par leur pinceau le souvenir du maitre, de sa famille et de scenes entieres de la vie de Riabovo, ou il ne reste meme plus aujourd’hui „de traces de la splendeur passee et du luxe d’autrefois: le palais est en ruines, le parc est revenu a l’etat de nature et a ete vendu par lots“. (D’apres un original de G- Dawe, appartenant a A. Vsevolojsky, Alexandrowskoie, gouv. de Moscou.)