
* Данный текст распознан в автоматическом режиме, поэтому может содержать ошибки
88 La princesse ELISABETH BORISSOWNA SCHAKHOWSKOI, 1775 — 1796, fille unique du prince Boris Grigoriewitch Schakhowskoi (j- 1815), general lieutenant, et de Varvara Alexandrowna, nee baronne Stroganoff, naquit le 29 novembre 1775, Dans un long sejour qu’elle fit a l’etranger avec sa mere, celle-ci la maria a Paris le 4 fevrier 1792 a un noble belge, veuf, le prince d’Arenberg (ne 20 fevrier 1757, mort a Rome 2 avril 1795), qui avait joue un role actif dans la Revolution des Pays-Bas. A cette nouvelle, recue par la „poste de l’etranger“, Catherine II s’eleva contre le mariage avec la derniere rigueur. Au temoignage du Journal de Khrapovitzky, „Je veux“, dit-elle, „agir avec vigueur dans un .pareil cas“, et elle prescrivit a Khrapovitzky de donner au Conseil l’ordre suivant: „Interdire l’entree de la Russie a Arenberg, comme complice de deux insurrections, celle de France et celle de Brabant; mais laisser revenir les deux princesses“ (alors en route pour la Russie). Le Journal de Khrapovitzky explique encore, a la date du 29 mars 1792, l’esprit de cette resolution, probablement redigee par Catherine elle-meme: „La saine politique ne permet pas que des dissidents possedent des paysans professant la foi dominante. Lors du mariage de filles de nobles avec des etrangers, il convient de veiller a ce que, conformement a la loi promulguee sous Pierre Ier, les enfants soient baptises dans notre foi, sans quoi il naitrait avec le temps une divergence de croyances entre possesseurs et vassaux. Le prince d’Arenberg n’aura jamais les paysans de la princesse Schakhowskoi; il y en a 15.000 a Perm: corrompu comme il l’est, Dieu nous preserve! les choses pourraient mal tourner“. Le mariage de la jeune princesse avec le duc d’Arenberg, dont elle avait deja une fille Catherine (1er decembre 1792 —1794), fut casse par le Synode (oukaze de l’imperatrice a l’archeveque Gabriel, en date du 25 decembre 1794). De retour en Russie, elle s’eprit en 1795 d’un gentilhomme de la chambre, plus tard chambellan actuel, qui portait le meme nom qu’elle, le prince Pierre Feodorowitch Schakhowskoi (17 mars 1775 — 21 decembre 1841), le suivit, malgre la volonte maternelle, dans ses proprietes de Viazma, et l'a l’epousa. „Est-се pour longtemps, je ne sais“, ecrit Bantych-Kamensky au prince A. Kourakine, „le nouveau marie tousse bien; il a des symptomes depuis longtemps: il est poitrinaire. Comment faire? Ne penser qu’a l’heure presente, et en avant!“ Le prince avait pourtant pres d’un demi-siecle encore a vivre, et la jeune princesse mourait l’annee suivante, le 2 octobre 1796, agee de 25 ans seulement. Le comte E. Komarowsky, qui venait precisement de passer l’ete precedent a la villa Stroganoff, chez la princesse Y. Schakhowskoi, qui y avait sa fille avec elle, dit dans ses Memoires: „Je ne vais point exposer la cause de la fin lamentable de la princesse Elisabeth, je dirai seulement que chacun savait qu’elle s’etait empoisonnee; cet evenement inaccoutume, surtout dans la bonne societe, engendra beaucoup de bruit et de rumeurs diverses qui ne cesserent que lors d’un evenement autrement considerable, la mort de Catherine II“. La princesse Elisabeth Schakhowskoi ne laissa qu’une fille, Yarvara, qui epousa en premieres noces le comte P. Schouvaloff, en secondes noces le comte A. Polier, sujet suisse, et en troisiemes noces l’envoye de Naples a Petersbourg, Wilding, prince de Butera et di Radali. Par une etrange ironie du sort, l’heritiere de cette immense fortune des Stroganoff que Catherine II craignait tant de voir passer en des mains non orthodoxes se trouva epouser successivement deux etrangers. (D’apres une miniature de Stracly, appartenant a la comtesse E. Schouvaloff, St-Petersbourg.)