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55 ANASTASIE IVANOWNA de RIBAS, 1741—1822, fille d'Ivan Ivanowilch Betzky et de la femme d'un colonel Catherine Nikolaewna Loman, nee Rhrouchtehoff, naquit le 27 octobre 1741. La soeur de Betzky, la landgrave de Hosse-Hombonrg, l'emmena tout enfant a Paris sous le nom d'Anastasie Sokoloft' et la mit chez sa fille la princesse Golitzyne, qui la lit instruire par l'actrice Clairon ? la mort dc la princesse en 1762, la jeune fille, qui passait a Paris pour „une tcherkesse nee dans le royaume d'Astrakhan", fut ramende en llussie et presentee a l'Imperatrice Catherine, qui la prit lout de suite comme femme de chambre. Elle le resla jusqu'a son mariage, le 7 juin 17 76, avec Joseph de Ribas, bei hominc et aventurier consomme. Riclie-ment dote'e par l'Imperatrice et par son pere, „qui ceda de son vivant tous ses bicns a sa pupille, qu'il aimait comme sa Jille", elle se fixa avec son mari dans la maison de Betzky et conserva la favour de l'Imperatrice. A ses premieres couches, Catherine acconrut., sans attendrc son equipage, dans une voituro quelconque, el „ remplit les fonctions d'accoucheuse". Ce ful elle aussi qui fut marraine de ses deux filles, mariees dans la suite, Anne au prefet de police de St-Petersbourg Gorgoly et Sophie au prince M- Dolgorouky. Elle survecut pres d'un quart de siecle a son mari. qu'elle aimait et dont eile e'tait trfcs jalouse. et mourut a Pelersbourg le 19 septembre 1822. „La meilleure chretienne". dit sa necrologie, „d'une vertu austere et de l'orthodoxie la plus rigoureuse", Mme de Ribas, au lemoignage de Helbig, „la femme la plus intelligente, la plus instruite et la plus belle do toute la Cour", jouissait de l'eslime universelle et a 80 ans, „marchait avec la legerele d'une jeune fille el n'avait pas un cheveu blanc". Malgre la modestie de ses fonctions, elle s'etait fait a la Cour une position tout a fait a part. Catherine, qui s'amusait de son gai bavardage en francais, la chargeail souvent de s'occu-per des ctrangers de marque et aulres personnages qui attendaient pour se faire recevoir. „Elle a pris chez Mile Clairon", dit Corberon, ,,un ton tranchant, decide, poissard meme qu'on a trouve etrc le ton d'esprit el que je trouve fort mauvais". Elle-meme n'etait nullement genec de sa condition peu relevoe et decrit ainsi sa vie a la Cour: „Mon premier soin en entrant dans la chambre de loilelle de S. M. est de dire tout ce qui me vient a la tete, sans m'embarrasser si on m'ecoute, vrai moyen a occuper l'oreille du courtisan, toujours avide de nou-velles. J'ai l'art de les amuser en disant la verite toute nue qu'ils prennent pour des finesses; j'annonce a S- M. tous ceux qui viennent apres les avoir bien etourdis. Je cours les comc'dies et les mascarades, bride abattue el chapeau sur la tele: on domino d'homme, je ressemble. sans me vanter, a ces pretendus blondins bien Irises, a la diflerence pres que je suis mal peignee: malgre cela, je fais passablement ma cour aux dames: j'ai beau dire, jc reviens toujours a mes moutons". Apres son service a la Cour, le soir, Nastasie faisail aux meines changers de marque et; autres personnages les honneurs de chez Betzky en qualite de maitrcs.se de maison. Les traits distinctifs de son caraclere ouverl el ardent etaient cette gaite et cetle vivacile exlraor-dinaires qui empechaient Falconet de travailler a son bustc et permetlaient a Diderot, de son avcu a lui-meme, de 1'embrasser „dans le cou, pres de l'oreille". Dans son journal, Bobrinsky parle souvent „des acces do rage de la Ribas, une bonne personne. mais incapable de se moderer". ..des corrections qu'elle adminislrait d'une main leste a ses petites filles", des scenes a table chez Betzky, oil „eile bavardait jusqu'a se trouver mal", et aussi oil „eile riait si fort, qu'on aurait dit qu'elle allait crever de rire". En passant a Vienne en 1762, elle lit la connaissancc du conservateur du Musee, le vieux francais Duval, qui fut enthousiasme de „la belle Anastasie, qui joignait a l'agrement de sa personne les avaiitages do l'esprit et un caractere aussi vrai qn'in-genu, une humeur charmante et la plus semillanle vivacile" II cnlreprit avec sa Bib і une correspondance qui ne dura pas moins de douze ans; ses lettres a elle. souvent assez enjouees et Ires spirituelles, lemoignenl de son attachcment pour Betzky, qu'elle n'appelle jamais autremcnt que ,,le General mon prolecteur", ainsi que de son amour de la littdrature et de ses lectures considerables. Une appreciation assez curieusc est celle qu'elle donne de l'Antidote: „J'ai lu l'Antidote el l'Abbe Chappe", dit-elle: dans tous les deux la verilo manque et ils ne me plaisent pas"; a noter aussi sa spirituelle observation sur un Table.au des revolutions, recommande par Duval: „J'espfcre qu'il m'inslrnira en peu de lemps des l'olies humaiiies". ( D'apres l'original de Torelli, apparlenant a A de Ribas, Kielf.)