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152 Le duc EMMANUEL de RICHELIEU, 1766 —1822, petit-fils du marechal de Richelieu, fils du duc de Fronsac, naquit le 25 septembre 1766. Aristocrate francais, dernier rejeton de la vieille famille Yignereau du Plessis-Richelieu, royaliste convaincu, il recut une excellente instruction et savait dans la perfection plusieurs langues. Plus tard, deja d’un certain age, il joua personnellement un role marquant dans les destinees de sa patrie apres la Restauration, mais toute sa jeunesse se passa a l’etranger, au service de sa seconde patrie, la Russie, qui conserve le souvenir reconnaissant de son ?uvre energique et precieuse. La presente esquisse biographique a surtout pour but de retracer, bien entendu, la carriere de cet etranger en Russie, dans ce pays qu’il avait pris en sincere affection et au bien duquel il consacra ses meilleures annees. Quant a sa personnalite et a son role d’homme d’etat francais lorsqu’il rentra ensuite dans son pays, nous en laissons l’appreciation a ses compatriotes. Entre en 1789 au service de l’Autriche, Richelieu, a la tete d’un bataillon du corps de SouvoroJT, gagna a la seconde guerre de Turquie St-Georges de 4e classe (21 mars 17 9l) et les grades de colonel et de general major. Emigre, il se battit d’abord a l’armee de Conde, puis passa en Angleterre, faisant partout de l’agitation contre la Revolution detestee. Rentre en Russie des le regne de Paul, il tomba bientot en disgrace et repartit, cette fois, pour Paris, ou l’appelait le Premier Consul, soucieux de s’entourer de representants de la vieille aristocratie titree de l’ancienne France. Richelieu cependant ne cachait pas ses convictions: aussi fut-il bientot expulse de France, pour n’y revenir'qu’en 1814. Louis XYIII le fit pair de France, puis ministre des Affaires etrangeres (26 septembre 1815) et president du Conseil des ministres. Elu academicien le 24 avril 1816, il rentra dans la vie privee en decembre 1820 et mourut subitement a Paris le 17 mai 1822, sans laisser de posterite. Nomme en 1803 par Alexandre Ier general gouverneur d’Odessa, son nom resta inseparable de celui de cette ville. Toute la litterature d’Odessa est au meme titre consacree a son ?uvre, dont la bibliographie est par suite considerable. La rue de Richelieu, la plus belle rue d’Odessa, le lycee Richelieu, le monument de Richelieu, tout dans cette ville de Russie rappelle la memoire de l’etranger qui a tant fait pour elle. Presque contemporain de Richelieu et connaissant bien Odessa, "Wiegel, qui ne saurait en aucun cas etre taxe de flatterie, assure que Richelieu, „mieux qu’aucun etranger, paya sa dette de reconnaissance a sa mere adoptive, l’hospitaliere Russie“.... „Cet homme peut etre appele la fleur et la perle des emigres francais: il etait bien plus eclaire que ses autres compatriotes de qualite, son ame brulait d’un feu d’une purete rare, il etait capable d’enthousiasme; sincerement attache a la Russie, il savait s’attacher les Russes. Sans famille, sans parents, il avait pris en affection la petite ville toute nouvelle confiee a son administration, comme un petit enfant qu’il aurait eu a choyer, a soigner et a elever. Il eut en mains des moyens extraordinaires, le Souverain meme lui accorda une confiance illimitee, et il faut lui rendre la justice qu’il n’abusa jamais.... Tout concourut au developpement et a la richesse d’Odessa. L’amabilite et la bienveillance du gouvernenr, le mode de vie large qu’il sut inaugurer, la suppression absolue d’une etiquette peu compatible avec le genre de cette ville commercante naissant en pleine steppe, tout attira non seulement les etrangers, mais encore bien des notres et des polonais. Les francais etaient l'a sous une protection speciale, unis d’une puissante solidarite. Des milliers de bagatelles, objets de luxe ou de caprice, ornaient des boutiques a peine montees; partout des enseignes francaises, des modes francaises, et cote a cote, formant un contraste des plus surprenants, des habitants a demi sauvages, des costumes et des coutumes asiatiques. Nous avons chez nous Bordeaux et Marseille.... Odessa a la grande vogue!“ Et Odessa devait tout a ,,1’heureuse administration“, de 1803 a 1813. du duc de Richelieu! (D’apres l’original d’Hubert, Musee Municipal d’Odessa.)