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50 Le prince PLATON ALEXANDROWITCH ZOUBOFF, 1767—1822, troisieme fils d'Alexandre Nikolae-witch Zouboir et d'Elisabeth Vassiliewna, nee Yoronoff, naquit le 15 novembre 1767 (?. T. I, № Ils). Enrole tout enfant au regiment Semenowsky, il passa en 17 79 a la Garde a cheval. Capitaine de cavalerie en second et de service a Tzarskoie Selo, il se lit, a la faveur de la rupture survenue le 18 juin 1789 entre Catherine II et Dmitrieff-Mamonoff, signaler par le comte N. Saltykolf a l'attention de l'Imperatrice. Des le 21, il allait chez elle „passer la soiree jusqu'a 11 heures en tete-a-tete", et le 24 il recevait 10.000 roubles de gratification et une bague a portrait; apres quoi il etait fait coup sur coup colonel, aide de camp de Sa Majeste, cornette au corps des Chevaliers-Gardes avec rang de general major, et chevalier de Ste-Anne et de St-Alexandre Newsky. La mort de Potemkine affermit definitivement sa position: il devint chef du corps des Chevaliers-Gardes, general aide de camp, grand maitre de l'artillerie, general gouverneur d'Ekaterinoslav et de Tauride, chef de la flotte de la Mer Noire, recut en Lithuanie et en Courlande de riches proprietes qui ne comportaient pas moins de 50.000 tetes de paysans, enfin fut decore de St-Vladimir de 1™ classe et de St-Andre, et eleve a la dignite de comte (1795), puis prince (1796) du Saint Empire Romain, avec titre d'Altesse Serenissime. Traite d'abord avec menagement par Paul Ier, le favori dechu dut pourtant quitter la Russie des le 6 decembre 1796. Rajipele a Petersbourg a l'instigation de Pahlen vers la fin de 1800 et nomme chef du Corps des Cadets, il prit une part active a l'affaire du 11 mars 1801. Comme tous les autres conjures, il cessa des lors de jouer aucun role. Il mourut le 7 avril 1822 dans sa propriete de Ruhental, en Courlande, et fut inhume au monastere St-Serge. Il avait epouse moins d'un an avant sa mort Thecle Ignatiewna Yalentinowitch, dont il eut une fille, Alexandrine, morte en bas age. Il laissait en outre plusieurs enfants naturels. „Tete sans portee", Zoubolf forgea un certain nombre de projets insenses qui justifient entierement cette appreciation des contemporains: conquete de Constantinople par une flotte sous le commandement 'personnel de l'Imperatrice, alors presque septuagenaire, annexion de Berlin et Vienne a la Russie et formation de nouveaux etats europeens, une Austrasie et une Neustrie, dont le nom n'etait sans doute qu'une reminiscence de manuel attardee dans cette pauvre cervelle- Mais, avec toute sa sottise, il ne laissait pas d'etre un fin matois. Il eut l'art de flagorner Saltykolf et de prendre la place de Mamonoff, puis le talent de persuader Catherine de la tendresse de ses sentiments, et surtout l'habilete de lui faire croire qu'elle avait conserve malgre ses soixante ans tous les charmes de la jeunesse et qu'il etait pour tout de bon amoureux. Denonciateur sous Catherine II des „horreurs" de la Revolution, en 1801 „il circulait avec une constitution dans sa poche". Des qu'il se sentait „solide", sa flagornerie faisait place a l'ostentation, l'insolence et l'ingratitude. C'etait un lache et un ladre, qui laissait ses paysans „tendre la main"; altesse serenissime, il courait les foires pour faire l'achat et la revente en compagnie de „juifs" et de courtiers, et, nouveau „Chevalier avare", descendait contempler ses tresors dans les caves de son chateau de Yanichki. Il faut toutefois lui rendre la justice que sa decheance morale est attribuable en grande partie au regime dissolu de la Cour de Catherine II. „Ministre universel'.', il vit „tout ramper a ses pieds", les petits-fils de l'Imperatrice le flagorner, le celebre heros des Balkans le porter aux nues dans ses lettres et Derjavine dans ses vers, enfin le futur prince de Smolensk lui faire son cafe le matin et le fameux artilleur Melissino lui baiser respectueusement la main. Son elevation est la plus belle apotheose du favoritisme ehonte qui fut le fleau de tous les regnes de femme au XVIIIe siecle, et ce coup de fortune inoui pour une semblable nullite est des plus surprenants, de la part non pas d'Anne ou d'Elisabeth, mais de l'amie des philosophes.... Catherine faisait d'ailleurs comme toutes les vieilles femmes: sous le masque d'une tendresse maternelle, c'est un tout autre sentiment qu'elle cachait en exaltant son „noiraud" comme „un enfant fort aimable", avec la naive illusion de faire croire a tout le monde que „c'etait aussi pour le plus grand bien de l'Etat qu'elle faisait l'education de jeunes gens" comme Zouboff. (D'apres un original de Lampi, 1802, appartenant au Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)